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Profils d'élite #3 ; Rivaldo, le génie incompris

Bienvenue dans le troisième épisode de notre format "Profils d'élite".

Notre rédaction explore ici les parcours fascinants des joueurs qui ont marqué l'histoire du football. Ce n'est pas une simple rétrospective, c'est une véritable célébration d'un talent, d'une légende.


Dans l'épisode d'aujourd'hui, nous allons nous intéresser à un génie sous-côté, à un joueur qu'on oublie souvent. Aux côtés de Neymar, Pelé, Ronaldinho, Socratès, Kaka, Zico.. il n'est pas fréquemment cité. Et pourtant, il était un dribbleur-finisseur hors pair, qui a mis le monde entier à ses pieds.


Voici l'histoire d'un jeune homme qui aurait pu ne jamais jouer au football.

Voici l'histoire de Rivaldo.


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Les Débuts


Nous sommes en 1990, à Recife au Brésil.

Un jeune de 18 ans, prénommé Rivaldo Vitor Borba Ferreira, fait ses premières gammes au club de Santa Cruz, en seconde division brésilienne, où il rêve de devenir l'icône des supporters et de gagner une place de titulaire.

L'adolescent sort d'un drame qui a failli l'empêcher de réaliser son rêve : son père Romildo est décédé quelques mois plus tôt, un événement qui a impacté le jeune issu des favelas de Recife. À deux doigts d'arrêter, Rivaldo poursuit son rêve jusqu'au bout, dans un environnement très pauvre, luttant pour devenir professionnel malgré des grands problèmes de malnutrition.


Obligé de travailler pour pouvoir se nourrir, n'allant pas à l'école, Rivaldo tape le ballon quand il peut.


Grâce à un mental d'acier, le brésilien gravit les échelons à Santa Cruz, puis à Mogi Mirin, qui joue cette fois en première division. Rivaldo est doté d'un talent fou, Rivaldo est déjà trop fort, et le grand club des Corinthians le récupère sous la forme d'un prêt pour quelque mois, dans le but de le faire signer en fin de saison.



L'explosion aux yeux du monde entier


Nous sommes en 1994, le joueur y fait des merveilles, et illumine l'attaque de l'équipe. On comprend tous alors qu'il va y rester.

C'était sans compter la volonté de Rivaldo de rejoindre l'ennemi juré des Corinthians : Palmeiras.


Tout proche d'être sélectionné avec la Seleçao pour la Coupe du Monde 1994, remportée par le pays, l'entraîneur de l'époque va préférer d'autres joueurs à lui. Le grand espoir va se venger contre le destin, en finale du championnat contre les Corinthians, avec un triplé en finale. Palmeiras est champion, grâce à deux artisans : Rivaldo et un certain Roberto Carlos.

Il y restera une saison de plus, toujours aussi percutant grâce à sa patte gauche magique.



Une erreur qui l'a séparé de son amour de toujours


Dans l'ombre d'un Ronaldo Il Phenomeno, le joueur est titulaire lors des premiers matchs de JO 1996, mais commence sur le banc la demi-finale contre les Super Eagles. Alors que le Brésil mène 3-1 après l'heure de jeu, Rivaldo entre sur le terrain, et perd par deux fois le ballon par deux fois, coutant deux buts à son équipe. Les brésiliens s'inclinent 4 à 3, et ne remporteront pas l'or sur la médaille. Rivaldo est logiquement pointé du doigt, avec son manque d'efficacité et ces deux erreurs consécutives.


Soumis à une grande pression et insulté de toutes parts par ses supporters, le joueur prend une décision radicale.

À 24 ans, après 81 buts en 173 rencontres dans son pays natal, "El Garroto" quitte le Brésil et rejoint l'Europe, au Deportivo La Corogne.



La confirmation au Deportivo La Corogne


L'attaquant ne va pas attendre longtemps avant de se faire remarquer par tous.

Le Deportivo centre son jeu sur le brésilien. Rivaldo claque 21 buts durant sa première saison, formant un duo surprenant en attaque avec le français Mickael Madar. La Corogne finit sur le podium, après une année amplement réussie pour leur numéro 11.

Cette saison lui offre les portes de la sélection, mais aussi celle du FC Barcelone, qui cherche à remplacer son numéro 9 : Ronaldo.


Au sommet au FC Barcelone


Rivaldo traverse le pays et rejoint les Blaugranas a l'été 1997, le dernier jour du mercato, pour environ 25 millions d'euros.


Avec comme objectif de disputer le mondial 98, le brésilien va encore accélérer la cadence. Au Camp Nou, el Garotto commence parfaitement son aventure, avec cinq buts en quatre matchs de championnat. Le vestiaire catalan et les supporters sont conquis. Le Barça domine le championnat, loin devant Bilbao, et remporte aussi la Coupe d'Espagne grâce aux 28 réalisations de leur attaquant star. Coups francs magiques, retournés acrobatiques, frappes en dehors de la surface, dribbles exquis.. il prouve qu'il sait définitivement tout faire.


La Seleçao revient vers lui en 1998, et Rivaldo s'envole pour la France où il dispute la Coupe du Monde, sa première. Il participe cette fois activement au beau parcours de la sélection, grâce notamment à un doublé en quarts de finale contre le Danemark. Malheureusement, il sera impuissant face à une France en finale, où le Brésil s'incline 3 à 0.


La suite est encore plus belle pour lui.

En 1999, Rivaldo réalise une saison exceptionnelle. Il est au sommet, cumulant 24 buts et 12 passes décisives en Liga, remportant la Copa America (où il sera élu meilleur joueur de la compétition). Le grand joueur d'1m83 éblouit l'Europe.

Alors forcément, lorsque l'on sort d'une saison comme celle-ci, le brésilien est candidat pour remporter la plus grande distinction individuelle : le Ballon d'Or. Trois ans après l'erreur fatale lors des JO, l'or est enfin dans ses mains.


Dans un 4-3-3 avec une attaque Rivaldo-Kluivert-Figo, Rivaldo marque autant la saison suivante, même si le poste d'ailier ne lui plaisait pas autant que celui de milieu offensif.

Une autre preuve de sa polyvalence.


En 2001, quand Figo s'en va, le brésilien va prendre ses responsabilités, et porter le Barça sur ses épaules.



Le Graal oui, mais..


Malgré une saison plus que compliquée en 2002 avec les Blaugranas, Rivaldo participe à sa deuxième Coupe du Monde, où il va livrer une performance splendide.

Buteur avec la Seleçao dans tous les matchs jusqu'en quarts de finale, il est impliqué partout.

Le 30 juin 2002 sera la dernière fulgurance de celui qui a eu le courage de récupérer le numéro 10 de Pelé. En finale, il s'illustre avec deux passes décisives. Le duo exceptionnel qu'il forme avec Ronaldo porte le Brésil jusqu'au sommet.

Cependant, seulement l'un des deux reçoit les louanges.

Alors qu'il était fabuleux, Rivaldo ne fait pas la une, et n'est pas jugé à sa juste valeur.

C'est le début de la chute d'un phénomène..



Une expérience ratée au Milan AC


La suite ne sera pas aussi joyeuse pour le natif de Recife, qui s'engage à l'été 2002 au Milan AC.

S'il remporte quand même une Ligue des Champions lors de sa première saison, Rivaldo réalise une saison très moyenne, où il n'inscrit que 8 buts en 40 rencontres.

Dans l'équipe d'Ancelotti, Rivaldo n'a jamais su s'imposer. Il quitte le club en 2004, après deux saisons à effacer.


Joga Bonito loin des projecteurs


Vient ensuite un retour raté au Brésil dans le club de Cruzeiro, où il ne disputera que 10 rencontres en six mois, puis quelques années en Grèce, où il fait des merveilles à l'Olympiakos et avec l'AEK Athènes, sans jamais revenir sur les devants de la scène.


Loin des marques, du business, des médias, Rivaldo s'amuse, et les supporters grecs profitent pendant quelques saisons du talent d'un joueur qui aura fait le tour du monde durant sa carrière.


À quasiment 42 ans, après d'autres aventures en Ouzbékistan, en Angola, puis au Brésil à la maison, à Mogi Mirim, l'ancien numéro 10 du Barça raccroche les crampons, continuant de lever les bras au ciel après chaque but pour rendre hommage à son père.


Pour l'un de ses derniers matchs en juillet 2015, Rivaldo marque un penalty somptueux, et prend dans ses bras Rivaldinho, son fils de 20 ans, titulaire lui aussi dans ce match. Le flambeau est passé, Rivaldo peut dormir sur ses deux oreilles, et laisser derrière lui la carrière qu'il a commencée 25 ans plus tôt.



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Un génie sous-côté, un joueur né pour jouer au football, qui a passé toute sa carrière à attendre qu'on le reconnaisse à sa juste valeur, une carrière entre spectacle et passion, football et pression.

Les critiques ne l'ont jamais laissé tranquille, le Brésil a toujours préféré d'autres noms, l'AC Milan l'a mis dehors, mais le terrain a rattrapé tout cela et le monde entier a pu profiter de tout ce qu'il savait faire avec son pied gauche.


Rivaldo était une anti-star, qui est devenue le temps d'une soirée le meilleur joueur de la planète.

Rivaldo était une ombre passagère dans la lumière des plus grands.


La rédaction







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