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Profils d'élite #12 ; Cafu, à la droite de la gloire

Bienvenue dans le douzième épisode de notre format "Profils d'élite".

Notre rédaction explore ici de fascinants parcours qui ont marqué l'histoire du football. Ce n'est pas une simple rétrospective, c'est une véritable célébration d'un talent, d'une légende.


Il était une évidence, un roi sur le côté droit. Il régnait le long de sa ligne de touche. Que ce soit offensivement ou défensivement, son endurance lui permettait des merveilles. Infranchissable, cette muraille du Brésil savait tout faire : centrer, dribbler, pousser au supplice les défenses, bloquer les contres adverses...

Sélectionné à plus de 140 reprises pour son pays sur une période de 16 ans, preuve d'une longévité remarquable, il a atteint plusieurs fois les sommets sans jamais s'effondrer et sans jamais se blesser. Il reste aujourd'hui le seul homme à avoir disputé trois finales de Coupe du Monde.


Voici l'histoire de l'un des, si ce n'est le, meilleur piston droit de l'histoire. Voici l'histoire de celui que l'on appellera "Cafu" et que l'on surnommera"Il Pendolino", en référence au train à grande vitesse pendulaire italien Pendolino.

Voici l'histoire de Marcos Evangelista de Moraes.



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1970 à 1994 - Des débuts en club idylliques


L'histoire débuta le 7 juin 1970, dans les favelas de São Paulo. Marcos Evangelista de Moraes voit le jour. Passionné par le football dès le plus jeune âge, le brésilien se fait rapidement observé par des recruteurs. Direction le club de São Paulo, où il sera surnommé Cafu, en hommage à l'ancien ailier droit brésilien Cafuringa. Donner à un défenseur le nom d'un ailier, c'est en théorie se tromper. Dans le cas de Marcos, c'est une pure logique. Avant Cafu, le rôle d'un latéral était d'empêcher l'ailier de déborder et de donner la balle à son buteur. Depuis Cafu, c'est le contraire. Comme disait le principal intéressé : "mon objectif, c'est que mon vis-à-vis devienne le défenseur".


Remarqué pour son endurance et sa capacité à se projeter en attaque, Cafu connaît très vite ses premières minutes en professionnelles, à l'âge de 18 ans, avant d'exploser et d'enchaîner les grands succès avec son club. Champion du Brésil en 1991, vainqueur de la Copa Libertadores en 1992 et en 1993, titré en Coupe intercontinentale

en 1993 et 1994... la relation entre lui et ses partenaires est idyllique.


Cafu sous les couleurs de Sao Paulo.


1994 - La première consécration internationale


En sélection, l'histoire est plus compliquée. Personne ne s'imaginait alors que ce nouveau-né du football deviendrait l'un des meilleurs latéraux de tous les temps.

Si Cafu honora sa première sélection avec la Seleçao le 12 septembre 1990 face à l'Espagne, il resta cependant le remplaçant de Jorginho. Sélectionné pour la Coupe du Monde 1994, le brésilien obtient enfin sa chance en finale, après 22 minutes de jeu, suite à la blessure de Jorginho. Il disputa le reste de la rencontre, remportée aux tirs au but, et ne sera plus jamais délogé.




1995 à 1997 - Une passe compliquée en Europe et un retour au bercail


Alors forcément, de par ses exploits, Cafu attire les convoitises de l'Europe. En janvier 1995, à l'âge de 25 ans, le brésilien rejoint l'Espagne et le Real Saragosse.

Malheureusement, l'aventure ne va pas se passer comme prévu. Le joueur n'est pas titulaire, apparaît même peu de fois sur la feuille de match, la faute à une équipe déjà complète défensivement. À l'image de beaucoup de ses compatriotes, Cafu prend alors conscience que le football européen n'est peut-être pas fait pour lui, que la rigueur défensive est trop haute, et décide de retourner sur sa terre natale. Le groupe Parmalat souhaite le faire signer à Palmeiras, mais le transfert est impossible, du fait d'une clause de son contrat qui l'interdisait de faire directement son retour dans un autre club de São Paulo. Il contourne néanmoins la règle en signant à la Juventude, un autre club brésilien dont Parmalat est le sponsor. Il n'y jouera aucune rencontre, et signera au bout de quelques jours à Palmeiras. Cafu s'y imposa rapidement comme titulaire indiscutable, et gagna au passage définitivement sa place en sélection.




1997 à 2001 - L'AS Roma, la Dolce Vita italienne


Lors de l'été 1997, Cafu remporte la Copa América avec sa sélection, où il forme avec Roberto Carlos une paire de défenseurs latéraux sans équivalent. Coupe continentale, Coupe du Monde... le palmarès international est complet. Durant ce même été, soit un an après son retour au Brésil, Cafu traverse à nouveau l'océan. À 27 ans, il est transféré à l'AS Roma, où il devint rapidement un élément clef de l'équipe. Capable de couvrir le flanc offensif et défensif de son équipe, il acquiert rapidement le surnom d'"Il Pendolino", une référence au train pendulaire italien Pendolino. C'est la consécration.

Quatrième puis sixième de Serie A lors des deux premières saisons de son brésilien, Cafu voit l'équipe être renforcée par la suite, avec l'éclosion de Totti, l'arrivée de Batistuta... le résultat est immédiat. L'AS Roma s'adjuge le championnat en 2001, termine deuxième à un point de la Juventus la saison suivante... Rarement blessé et toujours en parfaite condition physique, Cafu explose aux yeux du monde, écœure les attaques et séduit tous les sélectionneurs par sa fiabilité et son état d'esprit.




1999 à 2002 - À jamais dans l'histoire de la Seleçao


Indiscutable et jamais concurrencé en équipe nationale, le brésilien atteint la finale de la Coupe du Monde 1998, mais ne peut empêcher la défaite des siens face à l'Équipe de France... peine de courte durée, puisqu'il remporte l'année suivante la Copa América. Le meilleur reste cependant à venir. Il mène ses compatriotes brésiliens à leur cinquième titre de champion du monde en 2002, en tant que capitaine. Il devient alors le premier joueur de l'histoire à avoir disputé trois finales consécutives.




2003 à 2008 - Apogée en club et fin de carrière

En 2003, au sommet de son art, le piston droit rejoint l'AC Milan. À trente-trois ans, beaucoup le croient sur la pente descendante de sa carrière.. il n'en est rien. Cafu joue son premier match sous ses nouvelles couleurs lors de la finale de la Supercoupe d'Italie, où son équipe s'incline aux tirs au but. Avec le Milan, il devint champion d'Italie en 2004. Néanmoins, cette saison farcie de réussite sur le plan collectif fut ternie par une instruction judiciaire ouverte à son encontre pour usage de faux passeport, qui aurait permis au joueur d'acquérir la nationalité italienne alors qu'il jouait à Rome par le passé (afin de faciliter son transfert). Il sera finalement acquitté après que le parquet de Rome ait requis neuf mois de prison contre lui.

Il conserva néanmoins la confiance de son club, et prolonge son contrat jusqu'en 2008.

Cette confiance se concrétisera par la première Ligue des Champions de sa carrière, en 2007. Dans la foulée, il remporta la Coupe du Monde des clubs et la Supercoupe de l'UEFA. Élément de base de l'équipe milanaise, il dispute ainsi cinq saisons pleines sous le maillot rossonero. C'est à fin de son contrat que l'homme au palmarès doré décida de raccrocher les crampons, mettant un terme à sa carrière professionnelle.



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898 rencontres, 65 buts et 35 passes décisives. Un championnat brésilien, deux championnats italiens, une Supercoupe italienne, deux Copa América, une Ligue des Champions, deux SuperCoupes, une Coupe du Monde des clubs, deux Copa Libertadores.. et surtout deux Coupes du Monde ; un palmarès rempli qui définit à lui seul toute la carrière de l'icône de la Seleçao.

"Il doit avoir deux coeurs" affirmait Sir Alex Ferguson

Il n'est pas le plus connu des brésiliens.. il n'en est pas moins une légende des Auriverdes. Son nom restera dans la légende comme celui qui a révolutionné le poste d'arrière-droit et qui a ébloui les pelouses de deux continents durant sa longue carrière.


La rédaction

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