La fin d'une ère. Avant même la décision du Tribunal de Commerce quant à la potentielle liquidation du club, les Girondins de Bordeaux ont décidé d'abandonner leur statut professionnel.
Coup de tonnerre, la descente aux enfers continue pour Bordeaux. Rétrogradés de la Ligue 1 à la Ligue 2 pour des raisons sportives et de Ligue 2 à National 1 (voire National 2) pour une accumulation de dettes financières et de problèmes administratifs, le club a annoncé à la FFF qu'il avait l'intention de quitter son statut professionnel, un statut acquis il y a près de 90 ans, en 1937.
Dans l'obligation d'alléger considérablement sa masse salariale, à la hauteur de 36 millions d'euros, Bordeaux connaîtra ainsi une résiliation automatique de tous les contrats des joueurs, mais aussi la perte de l'agrément du centre de formation, regroupant aujourd'hui 70 jeunes.
Comment a-t-on fait pour en arriver là ?
Cette chute a commencé il y a six an. En juillet 2018, le groupe M6, propriétaire du club, décide de vendre les girondins au fond d'investissement américain GACP et à sa filiale King Street, pour un pactole de 100 millions d'euros. Les Girondins, déjà en déficit, voient leur masse salariale exploser, la faute à un projet instable. Rétrogradé en Ligue 2 par la DNCG en 2021, le club est alors repris par Gérard Lopez, poussé vers la sortie de Lille quelques mois plus tôt pour avoir creusé la dette du club). Il permet à Bordeaux de rester en Ligue 1, mais la joie est de courte durée puisque le club sera rétrogradé cette fois-ci sportivement, une première depuis 1960. La "bombe à retardement" va se retourner contre Lopez, endetté et obligé de se tourner vers les fonds américains... en vain.
Une question reste dans les esprits. Verra-t-on les Girondins au coup d'envoi du National le 17 août ? Réponse mardi prochain, après l'audition du club devant le tribunal de commerce pour demander l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire, qui gèlerait l'ensemble des dettes (près de cent millions d'euros). Pour cela, Gérard Lopez devra apporter des garanties et prouver qu'il a les moyens nécessaires à cela. Si ce n'est pas le cas, la liquidation semble probable, très probable.
Certaines personnalités publiques et anciens joueurs ont réagi à cette situation plus qu'inquiétante, à l'image de Bixente Lizarazu, qui ne s'est pas privé de charger le président, Gérard Lopez :
"Je vais y aller direct. Je suis dégoûté comme tous ceux qui aiment le club. Mais ce qui se passe est malheureusement la conséquence d'une gestion sportive et financière désastreuse depuis de nombreuses années. Depuis l'arrivée de Gérard Lopez, cela dépasse l'entendement et l'entêtement. [...] Et je lis qu'il compte rester président et propriétaire ? Sérieux... ? Avant toute chose, ce monsieur doit disparaître de Bordeaux et de notre cher sud ouest. À partir de là, peut être qu'un projet de reconstruction pérenne pourra s'enclencher. Quoi qu'il en soit, j'espère de tout coeur que ce grand club retrouvera un jour sa place au sommet du foot français (mais sans Lopez, si c'est pas assez clair pour les neuneus). Bon courage à tous."
Dossier à suivre...
La rédaction
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