Il y a quelques mois, Half'Time vous présentait le défi d’accueillir deux épreuves des JO dans la Seine. Une mission ambitieuse, certes, mais pas impossible, un plan baignade de plus d’un milliard d’euros ayant été déployé. Malgré un premier bilan contrasté avec trois épreuves tests annulées en août, la qualité de l’eau n’étant pas suffisante, la maire de Paris Anne Hidalgo a renouvelé sa confiance en ce projet. « Je vous le redis, en juillet 2024, je me baignerais dans la Seine », a-t-elle assuré lors de ses vœux pour la nouvelle année. Mais le 18 janvier, France Info révèle une enquête choc sur l’avancement de l’assainissement et la qualité de l’eau. À partir de ces révélations, Half'Time fait le point sur une situation loin d’être maîtrisée à moins de 200 jours des Jeux.
Une qualité de l’eau loin d’être satisfaisante durant l’été 2023
Le barème de qualité de l’eau des fédérations internationales de natation et de triathlon définit quatre stades : qualité « excellente », « bonne », « moyenne » et « mauvaise ». Il se base sur la concentration en bactéries E.Coli et entérocoques. Celles-ci peuvent être pathogènes, elles peuvent donc être responsables de plusieurs symptômes comme des infections ou des diarrhées. Ainsi, pour que la qualité de l’eau soit jugée bonne, voire excellente, il faut que la concentration de ces bactéries ne dépasse pas un certain seuil, à noter que lorsque les niveaux sont de qualité « moyenne » ou « mauvaise », la baignade est inacceptable pour les fédérations, et les épreuves sont donc annulées.
Et la Seine dans tout ça ? L’enquête de France Info a comparé les barèmes aux résultats des analyses que le média du service public, et les résultats sont plutôt inquiétants. En effet, le mois d’août par exemple est marqué par 18 jours avec une qualité « mauvaise » de l’eau, et donc une baignade impossible. En septembre, c’est même 23 jours de mauvaise qualité ! C’est inquiétant, d’autant plus lorsqu’on sait que les épreuves en eau libre auront lieu début août… Ces résultats expliquent l’annulation d’épreuves tests, mais France Info a également révélé la tenue de baignades de sportifs dans la Seine alors que la qualité était au niveau « mauvais ».
Des athlètes exposés aux bactéries
Le 16 août, une séance d’entrainement des triathlètes dans la Seine sur le site des épreuves avait lieu. Les analyses de l’eau ce jour-là ont indiqué que la qualité était « mauvaise » selon le barème des fédérations expliqué plus haut. Ces résultats n’ont pas empêché la séance d’entrainement d’avoir lieu. La fédération de triathlon a d’ailleurs déclaré que l’eau semblait « claire et propre » la veille, même si les analyses montrent le contraire. Malgré les résultats, la préfecture de la région Île-de-France avait affirmé sur Twitter que l’eau était de « bonne qualité ». Cette session d’entrainement devait avoir lieu le 4 août, mais avait été annulée en raison des pluies qui ont dégradé la qualité de l’eau.
En résumé, le défi d’accueillir les sportifs dans l’athlète est encore loin d’être gagné. À voir maintenant comment la situation évoluera avec les travaux autour de l’assainissement de l’eau qui sont encore en cours. Pour l’organisation de Paris 2024, « il n’y a pas de plan B, le plan B c’est dans la Seine ». Sauront-ils tenir leur promesse ? Réponse l’été prochain.
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