top of page

JO 2024 ; Hors-série : les Jeux et le complexe défi de la sécurité

Samedi dernier, l’attaque au couteau à deux pas de la Tour Eiffel a relancé le débat sur la sécurité des Jeux de 2024 au programme grandiose. À huit mois de l’événement, où en est-on au sujet de la sécurité ? Half'Time fait le point sur une situation complexe, défi majeur des JO.


Paris 2024 marquera l’Histoire. Comme nous vous en parlions dans un précédent article, la cérémonie d’ouverture sera la première à se dérouler hors stade ! Elle aura lieu le long de la Seine, sur un parcours de six kilomètres. Les délégations et leurs 10 500 athlètes navigueront sur le fleuve, animé par un grand nombre de spectacles et animations dont le metteur en scène Thomas Jolly garde précieusement le secret. Mais un premier problème se pose : comment sécuriser un espace si grand où près de 400 000 spectateurs sont attendus ? Ce chiffre a d’ailleurs été vu à la baisse : à la base, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin misait sur une affluence de 600 000 personnes. Pour assurer la sécurité, il a annoncé une mobilisation record de 35 000 forces de l’ordre ainsi que 10 000 agents de sécurité privés. Un plan qui ne réjouit vraiment les policiers et gendarmes concernés, à l’image d’un commissaire de la Préfecture de police de Paris interrogé par le Canard Enchaîné : « C’est la pire des configurations que nous ayons eu à gérer. Sécuriser ce qui se passera sur la Seine comme sur les quais, non seulement sur l’eau, mais aussi sur terre, et dans les airs, est un défi inédit ». L’attaque terroriste de ce week-end ainsi que le drame du 7 octobre en Israël ne font que relancer ces craintes, mais les organisateurs restent optimistes. « Pas de plan B » pour la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera qui ne souhaite pas délocaliser la grandiose cérémonie d’ouverture malgré la menace terroriste. Une volonté que l’ex-patron de la police nationale, Frédéric Péchenard, ne partage pas : « Je dis simplement qu'il faut penser à un plan B. Je ne vois pas d'autre plan B que le Stade de France qu'on sait déjà sécuriser  », a-t-il confié à LCI, rappelant que « la charge de travail sur les forces de l’ordre est déjà énorme ». Sécuriser la cérémonie d’ouverture n’est donc pas une mince affaire, d’autant plus que ce n’est pas le seul défi posé par les Jeux en matière de sécurité.


Paris 2024 promet une cérémonie d'ouverture extraordinaire. Mais cette ambition s'accompagne de son lot de difficultés. Plusieurs périmètres de sécurité seront établis et des zones seront interdites à la circulation.

En vue des JO, près de 25 000 postes sont à pourvoir dans la sécurité pour assurer le bon déroulement de l’événement. Plusieurs campagnes de recrutement sont menées pour former des agents de « sécurité évènementielle » avec une formation de trois semaines. Sur Pôle Emploi, dans les clubs sportifs, et même dans les universités, la sécurité des JO recrute partout, dans un secteur qui manque beaucoup de main d’œuvre, trop souvent mal rémunérée. Les chiffres de ces recrutements sont d’ailleurs timides. Le comité d’organisation des Jeux (Cojop) annoncé à la mi-novembre n’avoir recruté que 6000 agents au total, bien loin des 25 000 nécessaires. Face à cela, l’armée risque d’être mobilisée, et ne souhaite pas l’être au dernier moment, en catastrophe, comme cela avait été le cas pour 3000 militaires Britanniques à Londres en 2012 après qu’une société de sécurité ne soit pas parvenue à assurer son contrat. Assurer la formation et le recrutement d’agents de sécurité semble donc crucial pour éviter un scénario de ce genre.

Au Mondial de Rugby, la sécurité avait été une réussite.

Face à ces défis, l’organisateur de Paris 2024 Tony Estanguet ne tremble pas. Le 16 octobre, il s’est déplacé à Mumbai en Inde pour échanger avec les membres du Comité International Olympique (CIO). Là-bas, il a réitéré sa confiance en la bonne tenue de la cérémonie d’ouverture en confirmant qu’il n’y aurait pas d’autres alternatives : « Cela n’a jamais été envisagé. On a pris plus d’un an pour prendre la décision de faire la cérémonie d’ouverture à cet endroit pour garantir la sécurité. À partir de là, on sait que c’est possible et après, comme pour le reste, on adaptera. ». Dix jours seulement après l’attaque terroriste à Arras, il s’est montré positif et déterminé : « Depuis le début, les autorités et Paris 2024 font en sorte que la sécurité soit la priorité numéro 1 pour le succès des Jeux. Chaque décision que nous prenons est partagée avec les plus hautes autorités pour s’assurer que la sécurité est garantie. On ne va pas changer nos plans en fonction de ce qui arrive en ce moment parce que, depuis le début, nous sommes au meilleur niveau en matière de sécurité. »


Les promesses seront-elles tenues ? Les ambitions seront-elles finalement vues à la baisse ? Réponse le 26 juillet 2024 avec la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.


crédits photos : Le Parisien ; Paris 2024

Commentaires


bottom of page