Bienvenue dans un nouvel épisode du format Histoire du Ballon Rond.
Des racines les plus anciennes datant d'il y a plusieurs millénaires, à l'arrivée des règles, l'ascension de certains clubs et la création des compétitions.. retour, décennie par décennie, sur l'histoire du football.
Dans l'épisode précédent, nous étions revenus sur les années 80, avec le triple Ballon d'Or de Platini et l'ajout de nombreuses règles.
Dans celui d'aujourd'hui, nous aborderons un événement historique : la première Coupe du Monde de football.
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Après des centenaires dans l'ombre du football masculin, les footballeuses virent enfin, en 1991, les projecteurs braqués sur elles.
Revenons tout d'abord sur la situation des femmes au début de ce XXe siècle.
Dans les années 20, les femmes commencèrent déjà à jouer au football, en Angleterre et en France principalement. C'est l'époque de la création de la Fédération des Sociétés Féminines Sportives de France (FSFSF), pour palier le refus de la FFF de reconnaître le football féminin. En Grande-Bretagne, la Football Association, qui regroupe alors la plupart des clubs de football britanniques, interdit aux femmes l'accès à tout terrain.
Jusqu'à la fin des années 60, la situation est toujours au point mort. Cependant, en 1968, la donne va changer. Au printemps, un journaliste, Pierre Geoffroy, passe une annonce pour recruter des footballeuses pour une kermesse. L'opération est un succès, et une quinzaine de joueuses se rassemblent. Petit à petit, l'équipe rémoise participe à de plus en plus de rencontres, au niveau local puis continental. Grâce à leur détermination, les joueuses arrivent à obtenir la reconnaissance officielle des équipes féminines de football par la fédération en 1971. La toute première Équipe de France est alors mise sur pied.
Le football féminin se voit pour la première fois en 1986 reconnu par les institutions internationales.
La FIFA décide que la discipline doit aussi avoir son Mondial. La date et le lieu sont choisis. Ce sera en Chine, en 1991.
Pour cette première édition officielle, qui se déroulera du 16 au 30 novembre 1991, les instances de la FIFA s'en tiennent à une organisation simple. La compétition ne se fait pas appeler "Coupe du Monde féminine de la FIFA", à l'image de celles des hommes, mais plutôt "Championnat du Monde FIFA de football féminin pour la Coupe M&M's". C'est d'ailleurs l'une des premières apparitions du "naming" en compétition officielle (mise en avant du nom d'une marque).
Au début des années 90, le football féminin est encore peu développé, et très inégal à l'échelle mondiale. Seules douze sélections sont conviées (contre vingt-quatre pour les hommes).
Considérant que les femmes ont des aptitudes bien inférieures à celles des hommes, la FIFA tente de leur imposer un ballon de taille 4 (la taille des enfants), alors qu'elles jouent habituellement avec une taille 5. Les dirigeants souhaitent également réduire le temps de jeu de 90 à 80 minutes par match, pour compenser la cadence des rencontres. Les deux équipes finalistes devaient en effet enchaîner 6 matchs en 13 jours. Impensable chez les hommes.. qui bénéficiaient d'un temps de repos de 3 à 5 jours entre chaque match. Une nouvelle preuve que la FIFA ne prend pas forcément au sérieux ce tournoi.
La compétition s'est ainsi déroulée dans cinq villes différentes : Guangzhou, Foshan, Jiangmen, Panyu et Zhongshan. Les 12 nations participantes furent réparties en trois groupes de 4.
Les deux premiers de chaque groupe, ainsi que les deux meilleurs troisièmes, se sont qualifiés pour les quarts de finale.
À l'issue de la phase de groupes, 8 sélections rejoignirent les quarts :
La Chine, la Norvège et le Danemark pour le Groupe A
Les États-Unis, la Suède pour le Groupe B
L'Allemagne, l'Italie et Taïwan pour le Groupe C
Si les américaines humilièrent des joueuses de Taïwan impuissantes (7-0), les autres rencontres furent plus disputées. L'Allemagne et la Norvège durent attendre les prolongations pour se qualifier face au Danemark (2-1) et à l'Italie (3-2), tandis que la Chine, pourtant première de son groupe, a été surprise par les suédoises, outsideuses de la compétition (0-1).
En demis, les étatsuniennes et les norvégiennes ne firent qu'une bouchée de leurs adversaires respectifs (5-2 contre l'Allemagne et 4-1 contre la Suède).
La finale de la première édition de la Coupe du Monde opposait donc ces deux nations. Près de 65 000 spectateurs assistèrent à la rencontre, dans le stade de Guangzhou.
Michelle Akers, meilleure buteuse de la compétition (avec 10 unités), ouvrit le score dès la 20ᵉ minute de jeu. Loin de baisser les bras, la Norvège égalisa par l'intermédiaire de Linda Medalen, neuf minutes plus tard. Alors que les deux équipes se rapprochaient de potentielles prolongations, c'est une nouvelle fois Akers qui s'est démarquée, inscrivant le but héroïque à la 78ᵉ minute de jeu.
Sa célébration reste encore iconique aujourd'hui, grâce au moment et au geste, et devint sur le coup virale, propulsant dans le même temps le football féminin dans une autre dimension.
Le score n'évoluera pas, et les américaines s'imposèrent 2 à 1, au terme d'une rencontre passionnante.
Pas moins de 510 000 spectateurs furent recensés dans ces 13 jours de lutte acharnée pour le titre, soit une affluence moyenne de 20 000 par match, une grande première.
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Aujourd'hui, la Coupe du Monde féminine de la FIFA accueille 24 sélections, sur un mois de compétition. Des matchs de 90 minutes sont joués, retransmis en direct à la télévision dans plus de 160 pays.
Les américaines restent les plus titrées dans la compétition, avec des succès en 1991, 1999, 2015 et 2019. L'Allemagne (2003 et 2007), le Japon (2011) et la Norvège (1995) sont les autres nations ayant remporté ce Mondial.
Mais ça, c'est une autre histoire que nous développerons par la suite dans cette série "Histoire du Ballon Rond".
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Rendez-vous prochainement pour un nouvel épisode de "l'Histoire du Ballon Rond"
La rédaction
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